25 février 2015
Mission grand froid avec Renault Sport
Renault Sport apporte une attention toute particulière aux essais grand froid pour l’ensemble des modèles de sa gamme. Découvrez ces missions avec trois spécialistes : Philippe Mérimée, chef de service mise au point liaison au sol, Frédéric Laurent, chef de service mise au point GMP, et Laurent Dore, chef du département synthèse/prestations.
En quoi consiste les essais grand froid ?

Les essais grand froid de Renault Sport consistent à assurer les démarrages et la mise en action du groupe motopropulseur (GMP) jusqu’à - 30°C en testant de nombreux carburants, mais aussi à simuler des conditions de faible adhérence.
Une part importante du travail est effectuée lors de la mise au point des systèmes pilotés ABS / ESP, pour donner un comportement sécuritaire, confortable et ludique quelles que soient le revêtement.
Tout est testé, contrôlé, analysé du système d’antiblocage de roues au freinage, en passant par l’anti-patinage à l’accélération et le contrôle de trajectoire pour éviter les sous-virages et les survirages.
Pour l’habitacle, la cohérence globale est recherchée face au froid. Les commandes, le système de chauffage, le dégivrage et les sièges chauffants sont vérifiés et optimisés pour ces températures.
Tout est donc mis en œuvre par les différentes équipes pour que la prestation soit transparente pour les clients et ce en toutes conditions.
Combien d’essais grand froid réalisez-vous par an ?

Chaque véhicule chez Renault Sport est testé durant quatre à six semaines sur les centres d’essais en Suède pour la partie liaison au sol.
Pour les groupes motopropulseurs, ces essais sont pré-validés au centre technique de Lardy et en conditions réelles durant quinze jours : ‘’Grand Froid’’ en Suède et ‘’Froid Altitude’’ en Suisse.
L’équipe synthèse s’ajoute sur des périodes plus courtes à la fin des missions des spécialistes pour assurer la cohérence entre les développements des experts par l’intermédiaire des essais de synthèse.
Comment sélectionnez-vous les bases d’essais ?

Frédéric Laurent - chef de service mise au point GMP
« Nous utilisons une base Renault située dans le nord de la Suède à Kiruna. Elle permet d’avoir les conditions de type - 30°C, des pistes sur un lac et la possibilité d’utiliser tous les carburants.
Le site en Suisse est aussi partagé avec Renault (commodité pour les carburants) et permet, en plus du froid, de rouler en altitude et sur de fortes pentes. La proximité de l’Italie permet aussi de vérifier les réglages à plus faible altitude et avec des températures moins extrême en quelques kilomètres. »

Philippe Mérimée - chef de service mise au point liaison au sol
« Nous utilisons des pistes d’essais en Laponie dans le nord de la Suède. Ces centres d’essais où se retrouvent tous les constructeurs européens sont gérés par nos équipementiers de systèmes pilotés, situés à Arvdsjaur (Continental) ou à Arjeplog (Bosch). Ces bases sont constituées de pistes adaptées aux réglages de chaque système : des pentes verglacées, des lignes droites dédiées au freinage sur la neige, la glace et l’asphalte (chauffé), des pistes de comportement. Les pistes se situent soit sur la terre, soit sur des lacs gelés. Nous utilisons aussi les routes locales pour valider des profils de roulage client. Tous nos essais se font bien sûr en pneu neige ! »
Laurent Dore - chef du département synthèse/prestations
« Nos missions sont principalement réalisées sur des bases Renault. En effet, les roulages de référence sont déjà connus, il est donc plus efficace pour nous de s’assurer de la cohérence du produit avec des essais répétables. »
Toutes les voitures de la gamme sont concernées ?

Les exigences sont les mêmes pour une R.S., une GT ou une GT Line. Il est important que chaque client Renault Sport puisse disposer d’un véhicule utilisable au quotidien partout où il se trouve dans le monde.
Combien de personnes se déplacent sur les essais ?

Que ce soit côté GMP, liaison au sol et synthèse, ce sont de petits équipes qui se déplacent dans les conditions Grand Froid.
Pour la partie GMP, il y a a minima cinq personnes dont un chef de projet, un Spécialiste Map Energétique (SME) réglage de base, un SME climatique et un SME agrément GMP.
Côté liaison au sol, les fournisseurs des systèmes partenaires sont également présents (Bosch et Continental Teves) en plus d’un ingénieur, du pilote d’essais, d’un technicien d’essais et des spécialistes de chaque système (deux à trois personnes).
Enfin, pour l’équipe synthèse, au moins deux personnes sont présentes par projet : le Spécialiste Métier Prestation (SMP) et le spécialiste prestation de synthèse en charge du projet.
Comment sont analysées les données ?
Pour la partie GMP, les voitures sont complément instrumentés. Les données peuvent donc être directement analysées sur place pour plus de réactivité et une convergence vers les attentes du produit plus rapide.

Côté liaison au sol, les supports de mises au point sont équipés de blocs ESP, avec des sorties mesures, ainsi que différents capteurs permettant de quantifier les systèmes. Les ingénieurs, pilotes et techniciens Renault Sport partagent également leurs ressentis subjectifs.
Les essais subjectifs sont d’ailleurs le cœur de métier de l’équipe synthèse. L’idée est de pouvoir tester les derniers réglages des experts métiers en conditions extrêmes, sur des véhicules proche de la version définitive, afin de proposer au client une prestation la plus cohérente possible avec ses attentes du quotidien.
Quelle est la température minimale à laquelle le véhicule démarre ?
Le cahier des charges est différent en fonction des zones géographique. Il est à - 20° C pour l’Europe et - 30°C pour la Russie.
Comment se comportent les voitures ?
Frédéric Laurent : « Comme nous pré-validons sur banc artificiel, les premiers tours de roues sont souvent bons. Il reste à gérer la mise en action, car la température de l’air reste plus faible que sur les bancs en France. La difficulté est d’assurer la même prestation avec un unique réglage et les différents carburants, car il y a une différence importante sur la volatilité. »
Philippe Mérimée : « A la fin de la mise au point, nos véhicules sont souvent très bien jugés, et les fournisseurs nous demandent souvent de leur prêter pour des démonstrations à nos concurrents ! »

Laurent Dore : « Pour les équipes, l’objectif principal est de proposer un véhicule qui se comporte aussi bien pour un usage en conditions normales que pour un usage en conditions extrêmes grand froid. Il est impensable pour nous que le produit n’assure pas les prestations requises pour les clients quelles que soit les conditions environnementales et d’utilisation. »
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